vendredi 6 avril 2007

Oeuf ukrainien

Photo Gato Azul
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Cet oeuf, pyssanka, m'a été offert il y a de cela 27 ans par mon amie Aretta, d'origine ukrainienne. Les couleurs sont tout aussi belles aujourd'hui que le jour où elle me l'a donné.
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Si l'on regarde un œuf, sa forme est parfaite, il n'y a aucun angle qui puisse heurter l'œil et de cette masse délicate et apparemment inerte jaillit la vie. C'est pourquoi l'œuf a de tout temps été une énigme pour l'homme et il n'est pas étonnant qu'il ait lié le mystère de la création de l'Univers, sa propre origine, la vie, la mort, la renaissance de la végétation après un long hiver, à un œuf...
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Au Néolithique et au Chalcolithique (Age du Cuivre) on assiste au développement de l'agriculture et de l'élevage. On a de nombreux témoignages de cultes rendus au soleil, à la déesse-mère et à la nature en général. Au printemps, quand la nature se réveille quand les ténèbres sont vaincues par la lumière, on fêtait cet événement cyclique. C'était la plus grande fête de l'année qui se perpétue jusqu'à nos jours et qui se confond aujourd'hui avec la résurrection du Christ mais l'œuf est resté partout et plus particulièrement en Ukraine, associé à ces festivités.
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L'œuf décoré ukrainien a traversé les millénaires et jusqu'aujourd'hui il a gardé son rôle de talisman. C'est la raison pour laquelle la confection d'une pyssanka, mot qui signifie " œuf écrit " car on y inscrit des symboles qu'il faut savoir décrypter, s'accompagnait autrefois (avant la période soviétique) de tout un rituel. Les pyssanky, décorées de symboles appropriés à la destination de l'offrande étaient confectionnées uniquement par les femmes, dans le calme de la nuit tombée, sous le toit familial. Le travail s'effectuait dans un silence entrecoupé de chants rituels annonçant le printemps. Ces incantations étaient sensées transmettre à l'œuf cru (car on ne tue pas la vie) toutes les forces du Bien. (citation Jaroslava Josypyszyn, Docteur en histoire).
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Photo Gato Azul

Je l'ai toujours gardé, comme le trésor qu'il est, dans ce cocotier en argent qui me vient de mon arrière grand-mère.

Ce n'est qu'au XVIIIème siècle, en France, qu'on décide de vider un oeuf frais et de le remplir de chocolat. Puis, on a fait des oeufs en chocolat. On les cache dans le jardin et les enfants doivent les trouver.

Dans les pays catholiques, ce sont les cloches de Pâques qui les ramènent de Rome. Dans les pays germaniques, c'est le lièvre ou le lapin qui les dépose dans les jardins.

Photo Gato Azul

Et voici un vidéo alliant des images de l'art sublime des églises orthodoxes en Russie et des tableaux à l'Ermitage avec de la très belle musique , des chants orthodoxes bulgares.

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Beau reportage.J'adore les choeurs orthodoxes,c'est très impressionnant.
Je te souhaite une belle journée.

Anonyme a dit...

J'aime beaucoup cette tradition de l'oeuf peint et les ukrainiens s'y connaissent, le tien est très beau !

Anonyme a dit...

C'est le premier oeuf ukraininen que je vois. C'est très beau.